Je me suis interrogé sur la raison pour laquelle, de façon extrêmement redondante, les candidats aux élections ajoutent dans leur programme la réduction du nombre de fonctionnaire.
C’est ainsi qu’en ce moment par exemple, une nouvelle polémique a été lancée par le candidat Sarkozy qui veut supprimer entre 300 000 et 350 000 postes de fonctionnaires en prenant l’exemple des jardiniers.
C’est alors que je me suis souvenu, en 1990 lorsque j’étais responsable d’un service de pompes funèbres municipales dont le nouveau Maire voulait se débarrasser en le confiant au privé (sans doute pour une raison d’image…). Je me souviens que la Municipalité proposait alors un service d’inhumation de base avec un cercueil en chêne, sans fioritures cependant, mais tout à fait louable pour une famille en deuil et n’ayant pas forcément les moyens financiers pour faire face à cette situation. Ce service était donc fort apprécié par les contribuables de la commune. Cependant, une fois le service privatisé, la formule de base n’était plus que réservée, dans l’acte de concession négocié et fortement débattu, que pour les familles en grande difficulté, sur dossier, et donc forcément restrictif.
Pour les autres, ce sera le cercueil en sapin ! Bien entendu, tout cela est passé sans que personne n’y trouve à redire, et pourtant, le coût du service concédé était devenu nettement supérieur à celui qui était géré auparavant en régie directe.
Cela est normal en même temps, car dans le coût du service, s’est ajouté naturellement la marge des nouveaux et heureux propriétaires privés du service de pompes funèbres du coin.
C’est ainsi, que lorsque certains imaginent (c’est vrai que les élus sont de grands rêveurs…) que nous pourrions faire des économies sur le dos des fonctionnaires, il s’agit en réalité d’une leurre, d’une manipulation comptable : on retire de la masse salariale que l’on transfère dans les prestations de service, mais à quel coût et surtout à quel niveau de service ?
A moins de croire que l’entreprise soit philanthrope, nous pouvons en déduire qu’à suivre le programme de certains de nos élus, que soit nous paierons davantage la facture mais de façon moins visible, soit nous obtiendrons la réduction des services rendus, sur le dos de l’entreprise bien entendu, c’est plus facile pour l’élu de le dénoncer.
Nous sommes au rendez-vous d’une énorme tromperie des électeurs lorsqu’est annoncé ce type de programme : puisque les fonctionnaires correspondent à un service rendu, leur réduction doit forcément correspondre à un autre coût qui n’est jamais mentionné, car trop complexe à établir ?
Si on supprime le statut de fonctionnaire aux jardiniers comme proposé, que feront les employeurs publics de leurs espaces naturels à entretenir ? Faut-il entretenir et embellir notre cadre de vie ? Si oui, à quel coût et avec qui et comment ?
Etonnant que ces questions ne soient pas posées par les journalistes mais également par les électeurs qui préféreront se cantonner à des formules portant à porter le discrédit sur une catégorie de personnes.
Ce n’est pas grave, ils auront droit au sapin au lieu du chêne, ni vu ni connu !
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